Je suis Morte à 11 ans
Je ne me suis pas demandé ou j'étais ce jour là. Je n'avais d'ailleurs nullement peur, j'étais en confiance. Et pourtant, je ne voyais rien de beau, rien de doux. Que de la Souffrance, de la Douleur, des gens qui criaient très fort.
Ce jour là, j'avais 11 ans, et mon cœur venait de s'arrêter, sous l'effet d'une forte, même je dirais extrême dose de médicaments.
Ils appartenaient à ma mère adoptive, qui en prenait pour une énième dépression.
J'avais avalé tous ces petits morceaux, en espérant partir loin d'ici, dans un monde meilleur. Si jeune, j'avais perdu foi, en la vie, en moi, en l'adulte, mais surtout en Dieu. Ce Dieu, qui m'étais cher, dont on m'avait durant des années, certifié qu'il était toujours auprès de nous, à nous soutenir, à nous épauler, à nous montrer le chemin.
Je pensais à cette époque là, qu'il m'avait oublié, abandonné, qu'il n'existait pas. Je me demandais comment un Être puissant d'amour comme lui, soit disant, pouvait me laissait là, dans cette famille maltraitante, abusive.
J'en avais assez de vivre. Alors du haut de mes 11 années, je voulais ma Liberté ! Je voulais être vraiment aimé, et ici bas, ce n'était pas le cas, alors j'avais fait le choix de partir, de m'ôter la vie.
Ce n'était en aucun cas, un appel au secours, comme beaucoup le font. C'était conscient, et décidé.
Ceux et celles, qui liront mon histoire, trouverons ça tellement dur, tellement douloureux, à vous faire pleurer sous les chaumières. Il ne faut pas, ça m'a apprit encore plus de choses sur le monde, sur moi, sur le karma…
Je ne me suis pas senti flotter, ou sortir de mon corps. Je ne me suis pas vu au dessus du plafond, comme beaucoup on pu l'exprimer.
C'était plutôt le vide, le noir total, au départ. Puis une lumière est apparue le long d'un chemin, qui s'est formé sous mes pieds. J'ai pu voir plusieurs mondes, ressentir plusieurs atmosphères. Et à chaque fois, je passais comme des portes invisibles, avec des changements d'ambiances.
- Le premier lieu, régnait une "sale énergie." C'était lourd, pesant, les gens hurlaient. Les couleurs étaient sombres, mais il ne faisait pas tout noir. Je savais intérieurement, sans que personne ne me le disent, ou j'étais. Je l'ai appelé le Monde des Suicidés. Les Humains qui y étaient, revivaient leur suicide émotionnellement, ou physiquement, et ressentaient leurs douleurs et/ou celles du manque de leurs proches. D'autres souffraient d'avoir fait cet acte, et regrettaient tellement, qu'ils n'arrivaient pas à trouver la Paix, pour monter. D'autres revivaient l'enfer de leur mal-être quand ils étaient sur terre, car ils n'arrivaient pas à se détacher de ces maux…
- Je l'ai appelé l'enfer, pourtant je n'y ai pas vu de flammes, je n'ai pas senti de chaleur étouffante, comme le décrivent certaines personnes, ayant eu une expérience de mort imminente. En même temps, je voyais toutes ces scènes, non pas autour de moi, comme dans le premier lieu, mais sous mes pieds. En effet, ça parait fou, mais sous mes pieds, j'ai vu des hommes et des femmes, cette fois ci, nu(e)s, collaient les uns aux autres, tendant leurs bras, leurs mains, vers moi (sauf qu'ils ne me voyaient pas), mais ils appelaient tous et toutes au secours, en hurlant. Certains étaient comme des loques, perdus, et terrifiés.
En aucun cas, j'ai eu peur. Je n'ai senti aucun sentiment, ni dans le premier lieu, ni dans le deuxième.
J'ai continué à avancer, et j'y ai vu un grand escalier, et en montant j'avais des flashs, des images qui me venaient, de grandes plaines, des jardins fleuris, des balançoires de fleurs, des animaux aux regards si doux, avec des gens tellement heureux. Je l'ai appelé le Paradis. Les couleurs étaient sublimes, douces, pastel parfois et à d'autres endroits éclatantes. Il faisait bon d'y vivre.
Cependant, j'ai très vite compris que ce n'était pas "Mon Heure." Et qu'il était important, pour moi de repartir, pour vivre mes expériences.
Arrivée en haut de l'escalier, une grande arche avec une porte étincelante de lumière dorée et blanche. Elle était fermée, non ouverte à ma venue. Mon chemin s'arrêtait ici.
Puis, je me suis réveillé sur mon lit d'hôpital, la tête lourde et très douloureuse. Je suis sorti du lit, j'avais un nounours dans mes bras, et j'étais en blouse blanche.
Je me suis dirigée vers la porte, et j'ai croisée une infirmière que j'ai suivis. Elle ma répondu d'une voix douce : "Tu es réveillée ma chérie ? Mais c'est encore un peu trop tôt, il faut que tu retourne te coucher. Allez allez, hop hop hop !!!"
Je me suis rendormi, malgré mon mal de crâne. J'avais clairement oublié ce que j'avais vu Là Haut.
Ce n'est que quelques années après, que je m'en suis totalement rappelé. Par des flashs, des sensations et surtout des souvenirs en parlant de cette "mort" que j'avais vécu.
Je ne sais pas si Dieu existe. Mais ce que je sais, c'est qu'il y a bien une Force qui nous aide, nous guide, nous montre le chemin, quand nous sommes perdu. A nous d'apprendre à observer les signes, d'écouter notre cœur, et de ressentir les choses. Car cette Force, nous traverse l'esprit, le cœur, avec Amour et Bienveillance !
J'ai compris aussi, qu'il n'y avait pas besoin de se donner la mort, pour être Aimé, pour guérir ! Seule la vie, nous le permet !
Je dédie mes écrits, à tous ceux et celles qui souffrent, qui se sentent seul(e)s, qui ont fait des tentatives de suicide, aux écorchés vifs. Gardez espoir, et Vivez !!! Arrêtez de vous détruire ou de vous laisser détruire par les autres !!! Menez votre barque en faisant les choix du cœur !
Ah... Ce cœur, qu'est ce que je l'aime aujourd'hui !!!
Bien à vous.
Emilie Aurore©Tous droits réservés et Protèges.